De la SEO à la GEO – Acte II : comment parler à l’oreille des IA

Sonnez, clairons et trompettes : l’alerte est lancée, il faut désormais savoir parler aux IA pour être vu (voir Acte I). Vous savez désormais que miser uniquement sur Insta, TikTok ou Facebook, c’est jouer à la roulette russe. Les règles changent trop vite, les algorithmes vous invisibilisent si vous ne payez pas, et vos abonnés ne vous appartiennent pas vraiment. Pendant ce temps-là, vos prospects posent déjà leurs questions à ChatGPT, Perplexity ou Google AI Overviews. Et devinez quoi ? Ils obtiennent une réponse directe, claire, avec une ou deux sources mises en avant. Moralité : si vous n’êtes pas cité.e… vous n’existez pas.

Eh oui, mesdames et messieurs, bienvenue dans le règne de la GEO – Generative Engine Optimization.

Du lien au langage : le nouveau game

Petit rappel pour mieux comprendre : la SEO classique s’est construit sur les liens. Plus vous aviez de backlinks, plus vous remontiez dans Google. Mais les IA génératives ne raisonnent pas comme ça. Elles ne “listent” pas, elles “parlent”. Comme le résume très bien le site a16z.com : “Traditional search was built on links; GEO is built on language” (la recherche traditionnelle était construite sur les liens, la GEO est construite sur le langage). Traduction maison : Google se nourrit de liens, ChatGPT se nourrit de phrases claires, pédagogiques, faciles à résumer.

ATTENTION. Cela ne signifie pas qu’il faut balayer la SEO. Cette dernière est toujours utile pour être bien placé dans les résultats Google/Bing et capter le clic. La GEO va constituer la surcouche indispensable pour être présent dans les réponses générées par les IA. Comme l’explique le site Search Engine Journal : “ la GEO ne remplace pas le SEO, elle l’élargit. Là où le SEO optimise pour les humains via Google, la GEO optimise pour les IA qui parlent aux humains.”

Ce que regardent les IA pour vous citer

Les IA vont en effet se concentrer sur 4 points pour sélectionner les contenus auxquels elles feront référence.

1. La clarté et la structure
   Pas de blabla interminable. Les IA aiment les textes ordonnés : titres propres, sous-titres explicites, une FAQ en bonus. Bref, un contenu qu’elles peuvent avaler sans indigestion et recracher nickel dans une réponse.
2. Le ton pédagogique
   Écrire pour une machine qui doit ensuite expliquer à un humain, c’est un art. Pas de jargon fumeux, pas de phrases à rallonge : du simple, du clair, du compréhensible. Comme le rappelle Medium : “GEO is about writing for machines that explain to humans” (la Geo a pour but d’écrire pour des machines qui vont ensuite expliquer à des humains).
3. La crédibilité
   Les IA ne citent pas le premier blog obscur venu. Elles privilégient les sources fiables, celles qui cochent les cases E-E-A-T (Experience, Expertise, Authoritativeness, Trustworthiness). Dixit une étude académique récente issue de la Cornell University et citée sur arxiv.org : “Generative engines tend to prioritize earned media sources over proprietary or social content” (les moteurs génératifs ont tendance à privilégier les sources médiatiques acquises plutôt que les contenus propriétaires ou sociaux). Comprendre : mieux vaut être mentionné par un média spécialisé que de poster en boucle sur vos réseaux.
4. La fraîcheur du contenu
   Un papier qui date de 2018 ? Oublié. Les IA privilégient ce qui est récent et mis à jour. Une autre étude citée par arXiv.org va dans ce sens : “Content recency and metadata quality significantly increase the probability of being cited by generative engines” (La récence du contenu et la qualité des métadonnées augmentent considérablement la probabilité d’être cité par les moteurs génératifs).

Comment adapter vos contenus dès maintenant

Ok, assez parlé théorie. Si vous voulez que les IA vous remarquent, il va falloir muscler vos contenus. Pas demain. Pas quand vous aurez “le temps”. Maintenant. Voici vos nouvelles règles du jeu (et elles ne sont pas négociables) :

1. Structurez vos textes
   Des titres clairs (H1, H2, H3), des listes, une FAQ en fin d’article… bref, un plan lisible. Les IA sont comme vos lecteurs : elles adorent quand c’est bien rangé. Un bloc de texte indigeste ? Aux oubliettes.
2. Écrivez simple et clair
   Finis les phrases alambiquées et le jargon de consultant. Des phrases courtes, des définitions nettes, un vocabulaire compréhensible. N’oubliez pas : une IA doit résumer vos propos en trois lignes. Si elle s’emmêle les pinceaux, vous êtes hors-jeu.
3. Jouez la carte du comparatif
   Les articles “X vs Y” marchent toujours. Pourquoi ? Parce que c’est concret, ça répond à une question fréquente (“Mailchimp ou Sendinblue ?”), et ça aide l’IA à fournir une réponse claire. Faites le test, vous verrez : les comparatifs sont des aimants à citations.
4. Citez vos sources
   Études, médias, chiffres fiables… les IA raffolent des contenus qui s’appuient sur du solide. En plus, ça vous crédibilise auprès de vos lecteurs humains. Double effet kiss cool.
5. Soyez original
   Copier-coller ce que tout le monde écrit ? Mauvaise idée. Les IA détectent les redites et privilégient les contenus qui apportent une voix différente, un angle inédit, une analyse perso. Bref, assumez votre style et vos opinions.
6. Mettez vos contenus à jour
   Un article figé depuis 2018, c’est de la poussière numérique. Les moteurs génératifs veulent du frais, du pertinent. Revenez régulièrement sur vos articles, ajoutez des exemples récents, mettez les chiffres à jour. C’est un signal fort pour les IA.
7. Évitez les obstacles techniques
   Votre contenu principal doit être lisible en clair (HTML). Pas caché derrière un script JavaScript ou un carrousel obscur. Sinon, l’IA ne le voit pas, donc ne le cite pas. Simple comme bonjour.

Conclusion : séduire l’IA, ça commence aujourd’hui

Ne vous y trompez pas : la GEO n’est pas un gadget. C’est une mutation profonde. Si vous continuez à produire du contenu uniquement “pour Google” ou “pour Insta”, vous prenez le risque d’être rayé de la carte numérique par des IA qui ne parleront que de vos concurrents.

Bonne nouvelle : la marche à suivre est claire. Faites simple, faites crédible, faites vivant. Et surtout, commencez maintenant.