Et là, je vous sens déjà paumé.e. Name dropping : qu’est ce que c’est encore que ce truc-là ? Pour comprendre « ce truc-là », il faut déjà planter le décor dans lequel le truc en question intervient. Dans le monde merveilleux de la communication digitale, on valorise la visibilité, l’expertise, la capacité à se positionner dans son domaine ; selon cette logique, les créateurs de contenu et porteurs de projet vont s’appuyer sur des références célèbres pour crédibiliser leur discours. L’intention est louable, qu’on a baptisée dans le jargon du communicant « name-dropping ». Louable donc, mais quand même un brin risqué. Explications.
Qu’est-ce que le name-dropping ?
Le name-dropping, donc, (traduction « lâcher de noms » dans la langue de Molière, vous comprenez pourquoi on garde l’anglais) consiste à citer des personnalités, des marques, des auteurs ou des œuvres reconnues, sans fournir d’explication, ni contextualiser la référence. Le but ? Montrer que l’on maîtrise les grands noms du secteur ou que l’on « sait de quoi on parle ».
Autrement dit : on évoque, mais on ne développe pas. C’est comme glisser dans une conversation : « Vous connaissez bien sûr Seth Godin, il dit un truc super là-dessus », puis passer à autre chose sans préciser ce que ce « truc super » est censé apporter.
Pourquoi le name-dropping peut poser problème
Si cette technique peut sembler anodine, voire flatteuse pour l’ego, elle présente plusieurs inconvénients majeurs, notamment pour les lecteurs débutants ou peu familiers avec les codes du marketing ou de la communication.
1. Cela crée un effet d’exclusion
En citant des noms sans les présenter, on suppose que tout le monde partage la même culture de référence. Or, beaucoup de porteurs de projets n’ont pas lu Simon Sinek, ne savent pas qui est Brené Brown ou n’ont jamais entendu parler de Gary Vaynerchuk. Résultat : le message perd en clarté, et l’audience se sent déconnectée, voire illégitime.
2. Cela brouille le message
Empiler des noms et des citations donne souvent un effet patchwork, sans fil conducteur. Le message devient confus. On a l’impression que l’auteur « meuble » au lieu de transmettre une idée forte.
3. Cela remplace l’analyse par l’illusion de profondeur
Citer ne suffit pas à prouver qu’on comprend. En s’abritant derrière l’autorité de figures reconnues, on évite parfois de prendre position soi-même. C’est une forme d’effacement : au lieu de construire son propos, on s’appuie sur celui des autres sans le retravailler.
Comment éviter le piège : contextualiser, incarner, relier
Le problème ne vient pas du fait de citer des références — au contraire. Un bon contenu peut (et doit) s’appuyer sur des idées solides, partagées, inspirantes. Le tout est de ne pas s’arrêter à la simple évocation du nom, mais d’aller plus loin.
Voici trois principes simples pour transformer vos références en véritables leviers de contenu :
1. Contextualisez la référence
Expliquez qui est la personne que vous citez, d’où elle parle, pourquoi son point de vue est pertinent dans le cadre de votre sujet.
Exemple :
« Seth Godin, expert en marketing éthique, insiste sur l’importance de créer une tribu plutôt qu’un public passif. Cela signifie… »
2. Reliez votre référence à votre sujet
Faites le lien avec votre propre contenu : comment cette idée éclaire-t-elle votre propos ?, qu’apporte-t-elle à votre audience ?
Exemple :
« Ce principe est fondamental pour un créateur indépendant : il ne s’agit pas de viser large, mais de rassembler une communauté engagée. »
3. Illustrez votre propos avec un exemple ou une expérience
Montrez que vous avez intégré la référence, que vous l’avez mise en pratique ou qu’elle vous a aidé à résoudre un problème concret.
Exemple :
« J’ai expérimenté ce principe en repensant ma newsletter : au lieu de parler à tout le monde, j’ai choisi d’écrire uniquement pour les porteurs de projet en reconversion. Résultat : +40 % d’ouverture. »
Name-dropping ou stratégie de contenu ?
La vraie question à se poser n’est donc pas : « Est-ce que je peux citer untel ou unetelle ? »
Mais plutôt :
- Est-ce que cela aide mon lecteur à comprendre mon message ?
- Est-ce que j’utilise cette référence pour enrichir mon propos, ou pour me rassurer ?
- Est-ce que je prends le temps d’expliquer en quoi cette idée est utile ici et maintenant ?
Si la réponse est oui, alors citez, développez, éclairez. Sinon, mieux vaut s’abstenir — ou chercher une autre manière de faire passer votre point de vue.
Petit exercice pratique
La prochaine fois que vous mentionnez une personnalité dans un article ou une newsletter, posez-vous ces trois questions :
- Est-ce que je précise qui est cette personne ?
- Est-ce que j’explique ce qu’elle dit et pourquoi c’est intéressant ici ?
- Est-ce que je montre en quoi cette idée se relie à mon vécu ou à celui de mes lecteurs ?
Si vous cochez les trois cases, vous êtes sur la bonne voie.
On récapitule ?
- Le name-dropping fragilise votre crédibilité, surtout auprès d’un public novice.
- Il risque de remplacer l’analyse par la posture.
- Ce qui donne de la valeur à un contenu, ce n’est pas qui vous citez, mais ce que vous en faites.

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