RGPD ???? ça vous parle ? Le fameux règlement général sur la protection des données, conçu à l’échelle européen pour je cite « harmoniser les règles de traitement de données à caractère personnel dans toute l’Union européenne dixit le site economie.gouv.fr. Ok mais encore ? L’acronyme fait d’autant plus peur qu’on ne sait jamais trop à quoi il correspond, qu’on l’associe à des textes juridiques complexes et illisibles, à des bannières cookies mystérieuses. Bref on n’y comprend rien, sauf qu’il faut s’y conformer sinon gare !!!!
En fait, c’est une règle de bon sens : protéger les données des usagers qui consultent les sites web et usent d’internet régulièrement. Pour un solopreneur ou une petite structure, être “RGPD friendly” signifie surtout savoir quelles infos collecter, pourquoi, combien de temps, avec quels outils, et comment l’annoncer à ses visiteurs. Bien fait, c’est gagnant-gagnant : vous inspirez confiance, vous évitez des galères, et vous gardez un site pro. Ok, cela vous échappe toujours ? Passons donc en revue l’essentiel sans jargon : ce que c’est, ce que ça implique, et quoi mettre concrètement sur votre site pour être (raisonnablement) conforme.
Données personnelles : un trésor pour les fraudeurs
Avant d’aborder le RGPD, commençons par le commencement à savoir le « pourquoi » de la chose. Vous n’êtes pas sans savoir que naviguer sur la toile n’est pas sans risques. Quelques exemples de dangers que vous avez probablement rencontrés vous-même :
- Vol d’identité : si des données sensibles (nom, adresse, date de naissance, numéro de sécu, coordonnées bancaires…) sont récupérées, elles peuvent être utilisées pour ouvrir des comptes, souscrire des crédits ou usurper une identité.
- Escroqueries et arnaques ciblées : avec les données personnelles, les fraudeurs peuvent envoyer de faux mails (phishing), des SMS ou des appels beaucoup plus crédibles, augmentant le risque de se faire piéger.
- Profilage abusif : sans protection, les entreprises peuvent croiser des données pour établir un profil très détaillé (habitudes d’achat, orientation politique, santé…), parfois utilisé à des fins de manipulation (publicité agressive, désinformation…).
- Atteinte à la vie privée : la fuite ou la mauvaise gestion des données peut révéler des informations intimes (maladies, croyances, situation familiale…) qui ne devraient jamais sortir du cercle privé.
- Discrimination : certains employeurs, assureurs ou bailleurs pourraient exploiter ces données pour refuser un service ou appliquer des conditions défavorables.
Sympathique cette petite liste, n’est-ce pas ? Et loin d’être exagérée. Pour preuve ces grosses entreprises qui ont été frappées de plein fouet. En 2025, Bouygues Telecom a vu les informations de 6,4 millions d’abonnés compromises (coordonnées, IBAN…), ouvrant la porte à des campagnes massives de phishing (cf therecord.media). La même année, Air France et KLM ont subi un piratage via une plateforme tierce, exposant les données de leurs membres Flying Blue (dixit securitweek.com). Côté secteur public, France Travail a annoncé la fuite des données de 340 000 demandeurs d’emploi (infosecurity-magazine.com). Même le luxe n’est pas épargné : Kering (propriétaire de Gucci, Balenciaga, Alexander McQueen) a été victime d’une cyberattaque menée par le groupe ShinyHunters, avec à la clé des fichiers clients dérobés (The Guardian).
PME et freelances, proies idéales des cyberattaques
Autrement dit, si ces mastodontes, avec leurs équipes de cybersécurité, ne sont pas à l’abri, imaginez la vulnérabilité d’un site vitrine ou d’une petite base client gérée sans protection. On pourrait croire que les hackers n’ont d’yeux que pour les grandes marques. En réalité, les petites structures sont des cibles faciles : un site vitrine mal protégé, une base client non sécurisée ou un mot de passe trop simple suffisent à ouvrir la porte. Résultat : des indépendants ou des PME voient leurs fichiers clients siphonnés, leurs boîtes mails piratées, voire leur site bloqué par un rançongiciel.
Pour un solopreneur, les conséquences sont immédiates : perte de confiance des clients, image ternie, interruption d’activité, sans parler des frais pour réparer les dégâts. Contrairement aux grandes entreprises, qui disposent d’équipes spécialisées et de budgets de crise, un petit acteur peut littéralement voir son business s’effondrer en quelques jours. Quelques chiffres et statistiques pour éclairer mon propos et votre lanterne :
- En France, 53 % des entreprises ont déjà subi une cyberattaque selon le rapport Hiscox 2023 (data.gouv.fr).
- Pour une petite structure, la facture peut être colossale : le coût moyen d’une attaque pour une TPE/PME est estimé à 466 000 €, soit parfois 5 à 10 % du chiffre d’affaires (Groupama).
- Les rançongiciels ciblent particulièrement les petites structures, qui représentent 34 % des victimes d’attaques en France, d’après un rapport 2024 (Jedha).
En clair : même un “petit” site vitrine ou une micro-base client peut attirer les hackers, avec des conséquences financières et réputationnelles dévastatrices. C’est précisément pour éviter ces scénarios que le RGPD responsabilise tous les pros, quel que soit leur niveau de notoriété.
Un peu d’histoire : comment est né le RGPD
RGPD qui n’est pas apparu sur un claquement de doigt. Avant, il y avait bien une directive européenne de 1995 pour encadrer les données personnelles. Mais soyons honnêtes : à l’époque, internet balbutiait encore, Facebook et Google n’existaient pas, et la notion de « big data » relevait de la science-fiction. Vingt ans plus tard, la donne a radicalement changé : explosion des réseaux sociaux, géants du web aspirant nos infos, scandales comme Snowden (2013) ou Cambridge Analytica (2016) qui ont montré comment des millions de données pouvaient être détournées à des fins politiques. Ajoutez à cela la multiplication des fuites massives de bases clients (Yahoo, LinkedIn, Equifax…), et vous comprendrez aisément pourquoi la vieille directive de 1995 faisait figure de passoire.
L’Union européenne a donc pris le taureau par les cornes : en 2016, elle adopte le Règlement général sur la protection des données, entré en application le 25 mai 2018. L’idée ? Mettre en place un cadre unique et strict, valable dans tous les pays membres, qui responsabilise les pros et redonne aux citoyens la main sur leurs données. Pas un gadget administratif, mais un changement de paradigme. Le RGPD encadre l’usage des données personnelles (nom, email, IP, etc.). Il s’applique à toutes les structures (même une micro-entreprise) qui collectent des données de personnes situées dans l’UE, y compris les outils/plateformes que vous utilisez.
Les bases légales : sur quoi repose votre droit de collecter des données
Le RGPD ne dit pas seulement « soyez prudents ». Il fixe d’abord un cadre clair : vous ne pouvez traiter des données personnelles que si vous avez une base légale pour le faire. En d’autres termes, une bonne raison reconnue par la loi. Il en existe six, mais dans la pratique, les solopreneurs utilisent surtout trois d’entre elles. Voici la traduction en version terrain :
- Le consentement
L’utilisateur vous donne volontairement son accord. Exemple : il s’inscrit à votre newsletter via un formulaire avec une case à cocher et un double opt-in (validation par mail). Pas de case pré-cochée, pas de “forçage” : le choix doit être libre et éclairé. - Le contrat
Vous avez besoin des données pour exécuter une prestation ou honorer une commande. Exemple : un client réserve une séance de coaching, vous avez besoin de son nom, de ses coordonnées et de son moyen de paiement. - L’obligation légale
Certaines infos doivent être conservées par la loi, par exemple pour la comptabilité ou la facturation. Impossible d’y couper : vos factures doivent comporter certaines mentions obligatoires. - L’intérêt vital
Rare en freelance. C’est le cas lorsqu’une donnée doit être utilisée pour protéger la vie d’une personne. Exemple typique : urgences médicales. - La mission d’intérêt public
Concerne les administrations, associations ou organismes investis d’une mission de service public. Pas vraiment dans le spectre d’un solopreneur classique. - L’intérêt légitime
Vous pouvez traiter des données si cela est nécessaire à votre activité, mais uniquement si ça ne porte pas atteinte aux droits des personnes concernées. Exemple : un indépendant qui envoie une relance à un client avec lequel il a déjà une relation commerciale. Attention : c’est souvent un terrain glissant, mieux vaut documenter vos choix.
En résumé : dans la vie d’un indépendant, les trois bases les plus fréquentes sont le consentement, le contrat et l’obligation légale. Comprendre cette logique est essentiel : sans base légale, tout traitement de données devient illégal, peu importe que votre business soit petit ou grand.
Les grands principes du RGPD (traduits en langage solopreneur)
Les bases légales posent le cadre : avez-vous le droit de collecter ces données ? Les grands principes, eux, fixent les règles du jeu : comment les utiliser de façon responsable et sécurisée. Le RGPD repose sur six piliers. Derrière le jargon juridique, il s’agit en fait de règles de bon sens.
- Finalité : vous devez collecter des données pour un but précis. Exemple : un formulaire de devis sert à établir un devis, pas à nourrir votre mailing liste en douce.
- Minimisation : collectez uniquement ce qui est nécessaire. Exemple : demander un numéro de téléphone pour une inscription à une newsletter, c’est abusif.
- Transparence : vos clients doivent savoir ce que vous faites de leurs données, cela doit être expliqué clairement (pas en tout petit dans un PDF illisible).
- Limitation dans le temps : on ne garde pas les infos éternellement. Exemple : un devis non signé n’a pas à rester dans vos fichiers pendant 10 ans.
- Sécurité : vous êtes responsable de la protection des données sur votre site. Mot de passe solide, mise à jour de votre site, hébergement fiable : ça fait partie du deal.
- Responsabilité : vous devez pouvoir prouver vos choix. Ça veut dire garder une trace de vos process (politique de confidentialité, double opt-in pour vos newsletters, etc.).
Ces règles ne sont pas là pour vous compliquer la vie, mais pour installer une relation de confiance. Quand un client voit que vous respectez le RGPD, il sait que vous traitez ses données avec sérieux. Et ça, pour un solopreneur, c’est un vrai avantage concurrentiel.

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